Joseph Lakanal (1762-1845)

 

 Né un 14 juillet

Né un 14 juillet en 1762 à Serres, il est le dernier né d'une fratrie de 5, composée d'une fille et de quatre garçons. 7 ans d'écart le sépare avec son frère précédent. Orphelin de père à 4 ans, il est pris en charge par son "oncle" d'adoption, l'abbé Bernard FONT, qui l'avait baptisé et qui dirige l'école paroissiale.

Joseph Lakanal poursuit de brillantes études au collège de l'Esquille de Toulouse où il devient "doctrinaire" en 1777. Il reçoit la chaire de rhétorique à Périgueux à l'âge de 19 ans puis de philosophie à Bourges et à Moulin en 1785.

Il prête serment à la Constitution le 30 janvier 1791. L'abbé FONT, élu représentant du clergé en 1789, ne se représente pas en 1792 à 69 ans et propose Joseph Lakanal qui est élu à la Convention (septembre 1792) quatrième député de l'Ariège. Il met alors un K dans son nom pour se distinguer de ses frères.

 

Convention

Il a alors 30 ans. En septembre 1792, il participe à la levée en masse en Seine et Marne, en particulier au château de Chantilly (du 13 au 24 septembre). Il participe au procès de Louis XVI et à son régicide le 17 janvier 1793. Il est admis au comité de l'instruction publique le 28 janvier 1793.

 

Comité de l'instruction publique

Il essaie d'éviter la dégradation des monuments historiques (6 juin 1793). Il transforme le jardin des plantes en musée d'histoire naturelle en doublant la surface et en y ajoutant une ménagerie (16 juin 1793) et en attribuant 15000 livres.

Il précise les droits d'auteur (16 juillet 1793). Il soutient le télégraphe de Chappe et accorde 6 000 livres en avril 1793. Son expérimentation aura lieu le 12 juillet et son adoption par décret le 26 juillet 1793.

Il supprime les écoles militaires et les transforme en établissements d'enseignement (9 juillet 1793). Il modifie l'observatoire le 31 août 1793 et par là même entre en conflit avec Cassini IV (arrière petit-fils).

Il préside la commission de l'instruction publique du 1er août au 3 septembre 1793, mais il n'en sort rien d'objectif.

 

Mission en Dordogne

Il part en mission en Dordogne pour une levée de chevaux entre octobre 1793 et août 1794. Il crée alors une manufacture d'armes à Bergerac (10 novembre 1793). Appartenant à l'instruction publique, il crée, toujours à Bergerac, quatre écoles primaires laïques pour les garçons et pour les filles, gratuites et non obligatoires.

Il crée une commission d'instruction publique qui donnera lieu à une maison d'économie rurale (décembre 1793), une bibliothèque de district (27 janvier 1794) et une école normale de canonniers (juillet 1794).

Il s'occupe de la réfection des cours d'eau et des ponts mais rencontre un problème de financement.

 

Floraison thermidorienne

Avec la mort de ROBESPIERRE, guillotiné, commence la Floraison thermidorienne de l'instruction publique (juillet 1794 à octobre 1795).

Joseph Lakanal réintègre le comité d'instruction publique (4 août 1794). Il rend hommage à Jean Jacques ROUSSEAU en transférant ses cendres au Panthéon (11 octobre 1794).

Il crée des écoles normales, dont l'école normale de Paris qui sera inaugurée par Laplace le 20 janvier 1795 et dira à cette occasion"ce n'est pas la sciences qu'on enseigne mais l'art d'enseigner".

Il crée l'enseignement primaire. La loi Lakanal définit une école pour 1000 habitants (17 octobre 1794). Le décret Daunou du 25 octobre donne l'émergence à l'autorité civile et définit la laïcisation des programmes et la liberté d'enseigner sans obligation de gratuité ni de présence.

Il crée l'enseignement secondaire et crée les écoles centrales qui seront à Paris : L'Institution, Henri IV, Charlemagne et Condorcet.

Il crée l'enseignement supérieur qui fera voir le jour :

- à l'instruction supérieure,

- aux écoles de langues orientales le 30 mars 1795 (où sont enseignés l'arabe littéraire ou vulgaire, le turc, le tartare de Crimée, le grec moderne, l'arménien et l'hindoustani),

- au bureau des longitudes le 25 juin 1795 avec l'aide de l'abbé Grégoire

- à la création de l'institut national dont la conception a été faite par Condorcet en 1792 et la fondation par la loi Daunou en 1794, Lakanal se chargeant de l'organisation en 1795 et 1796.

 

Directoire

Période allant de 1795 à 1799

Joseph Lakanal est élu au conseil des cinq cents le 21 octobre 1795 mais en sort en mai 1797 en ne se représentant pas. 

Il est élu membre de l'institut le 14 décembre 1795 à la section morale.

Il devient commissaire général pour l'organisation de la rive gauche du Rhin le 11 août 1799 mais est obligé de partir le 29 novembre 1801, chassé par le consulat Bonaparte, Siyes Duos.

 

Consulat et Empire 

Période allant de 1799 à 1815

Joseph Lakanal reste membre de l'institut et devient professeur de lettres anciennes à l'école centrale de la rue Saint Antoine (devenue Lycée Charlemagne). Il devient le procureur gérant du lycée Condorcet le 1er septembre 1804. En 1809, il démissionne de l'éducation nationale et est nommé inspecteur des poids et mesures.

Il refuse de prêter serment pour obtenir la légion d'honneur mais on retrouvera chez sa veuve une médaille qui ne figure pas sur la liste officielle.

Il adhère au Grand Orient de France le 20 septembre 1807.

 

Amérique 

Période allant de 1816 à 1837

En 1814, il vend sa maison de Villarceaux, achetée en 1810, pour la somme de 30 000 francs et embarque le 9 janvier 1816 pour l'Amérique avec sa femme. Il va y rester 21 ans.

Recommandé par Lafayette Il connaît sur place James Madison et Thomas  Jefferson ( pères fondateurs  de la constitution américaine)  et se fait attribuer un domaine à Vevay dans l'Indiana, où il essaie de cultiver la vigne. Il contacte des émigrés français en 1817 avec lesquels il fonde la ''French Olive Colony'' en Alabama mais cette entreprise périclite en 1830. Il devient planteur de coton à Mobile où il "emploie" 10 esclaves.

Lors de ses contacts en 1817, il aurait participé à un complot Bonapartiste qui aurait voulu installer comme roi du Mexique, Joseph Bonaparte (certaines lettres signées Lakanal auraient été retrouvées dans le complot).

En 1822, il est élu président de l'université de Louisiane et le 30 mai 1822, il la réorganise très efficacement mais il démissionne en juillet 1823 car il parle mal anglais et refuse d'être naturalisé américain. Il fait nommer à sa place Lucien CHARVET.

Il est réintégré à l'institut section morale le 18 mars 1834.

 

Retour en France

Il perd sa femme Barbe le 10 mai 1836 et décide de revenir alors en France en août 1837. Il est remarqué par son excellent état physique et mental à son retour et le prouve en se remariant le 21 décembre 1842 avec Rosalie Céleste Le Pelletier dont il a un fils, Joseph Hippolyte.

Il décède d'un refroidissement le 14 février 1845, 22 rue Royale Saint Antoine (rue de Birague).